Causes de la migraine


Hérédité Cause hormonale Causes psychologiques L’abus médicamenteux Facteurs déclenchants Fausses idées Fausses idées : troubles digestifs Fausses idées : troubles ophtalmiques Fausses idées : sinusites

Hérédité

La migraine peut être héréditaire

La migraine est une maladie complexe impliquant des facteurs génétiques et environnementaux. Les facteurs génétiques sont probablement plus importants dans la migraine avec aura que dans la migraine sans aura.

Si on retrouve dans une même famille de nombreux migraineux, on considère alors la migraine comme héréditaire.

La transmission de la migraine repose très probablement sur plusieurs gènes, ce qui explique les sauts de génération dans certaines familles.

Cause hormonale

La migraine n’est pas une maladie d’origine hormonale. Les femmes migraineuses ne souffrent pas d’anomalie hormonale. Néanmoins, les crises de migraine sont, en partie, sous contrôle hormonal : leur survenue est influencée par les variations des taux hormonaux.

Ainsi, la migraine est plus fréquente chez la femme que chez l’homme, et les événements hormonaux de la vie d’une femme ont une influence sur le cours de cette maladie :

  • la migraine débute à la puberté chez 10 à 20% des femmes migraineuses,
  • l’influence de la puberté apparaît plus importante pour la migraine sans aura que pour la migraine avec aura,
  • la grossesse permet généralement la diminution de la fréquence des crises voire de leur disparition,
  • souvent après la ménopause les crises diminuent alors qu’à la période qui précède immédiatement la ménopause les crises sont aggravées.

Fluctuations hormonales et migraine

Il existe souvent un lien entre la période menstruelle (règles) et la survenue des crises, surtout pour les migraines sans aura. Dans certains cas, la migraine apparaît exclusivement durant la période des règles, on parle alors de migraine cataméniale.

La migraine apparaît 2 à 3 jours avant les règles jusqu’à 3 à 4 jours après. Ce type de migraine est souvent longue, intense et résistante aux traitements.

Les migraineuses peuvent utiliser un contraceptif oral (pilule) sachant que certaines migraineuses signalent parfois une augmentation de la fréquence des crises lorsqu’elles utilisent ce mode de contraception.

Par ailleurs, les migraineuses souffrant d’une migraine avec aura doivent être vigilantes à leur mode de contraception oral. Il indispensable que ces migraineuses ne fument pas et privilégient un contraceptif faiblement dosé en œstrogènes.

Causes psychologiques

Stress
Le patient migraineux a une réactivité au stress accrue. Le stress est souvent identifié comme facteur déclenchant. Les migraines intenses qui se répètent souvent deviennent un facteur de stress.

Anxiété, dépression
L’anxiété et la dépression sont souvent associées à la migraine. Le patient migraineux est en effet plus vulnérable aux troubles anxieux et dépressifs, sachant que lorsque ces troubles sont présents ils favorisent la survenue des crises.

La migraine peut avoir des causes psychologiques

La prise en charge de la migraine doit évaluer le taux d’anxiété et de dépression, au moyen de l’échelle HAD par exemple. Ceci permet d’orienter si besoin le patient sur un professionnel (psychologue ou psychiatre). Ce professionnel pourra proposer des méthodes psycho-corporelles permettant d’éviter le déclenchement de crise dans les situations anxiogènes ou discuter d’un traitement médicamenteux propre à ces troubles.

La reconnaissance et la prise en charge thérapeutique de l’anxiété et de la dépression associées à la migraine sont d’autant plus importantes si ces troubles sont associés d’une tendance à la surconsommation d’antalgiques et/ou d’antimigraineux spécifiques.

L’abus médicamenteux

L'abus medicamenteux peut être à l'origine de la migraine

La surconsommation d’antalgiques et/ou d’antimigraineux spécifiques peut favoriser la survenue d’une céphalée chronique quotidienne en devenant un véritable facteur d’auto-entretien de l’état céphalalgique.

Facteurs déclenchants

Les facteurs déclenchants ne sont pas la cause de migraine. Ils correspondent à des facteurs environnementaux (exogènes ou endogènes) dont le dénominateur commun est une variation d’état à laquelle le migraineux est très sensible.

Ces facteurs déclenchants sont variables d’un migraineux à l’autre et, chez un même migraineux, un facteur environnemental peut être déclenchant à un moment donné de sa vie et ne pas l’être à un autre moment. Enfin, certains migraineux ne décrivent aucun facteur déclenchant.

Les facteurs les plus fréquemment identifiés par les patients migraineux sont :

  • Des stimulations sensorielles : forte chaleur, lumière intense, bruit important, changement de temps, odeurs fortes…
  • Certains aliments : chocolat, plats gras ou en sauce, boissons alcoolisée, café…
  • Des facteurs hormonaux : règles, prise de la pilule, rapports sexuels…
  • Des facteurs psychologiques : anxiété, contrariété, stress, conflit au travail, conflit familial…
  • Le mode de vie : surmenage, week-end, changement de rythme, jeun, excès ou manque de sommeil…

La tenue d’un agenda des crises permet de les relier ou non à des facteurs déclenchants présumés, et de savoir quels sont vraiment les facteurs déclenchants.

L’éviction de ces facteurs permet de diminuer la fréquence des crises.

Agenda de crise

Fausses idées

Fausses idées sur la migraine

De nombreuses idées fausses sont véhiculées sur la migraine. Beaucoup proviennent de la confusion entre les symptômes qui accompagnent la migraine et les causes de la migraine.

Ainsi, par exemple, la migraine peut s’accompagner de troubles visuels, mais elle n’est pas causée par un problème ophtalmique.

Fausses idées : troubles digestifs

Ne pas confondre facteur déclanchant et symptôme

Il faut donc dissocier les facteurs déclenchants « alimentaires » (chocolat, graisses, …) des troubles digestifs symptômes de crise migraineuse (nausées, vomissements…).
Les nausées, les vomissements font partie des critères diagnostiques de migraine mais aucune cause digestive ou liée à des problèmes de vésicule biliaire n’a été trouvée.

Fausses idées : troubles ophtalmiques

L’origine oculaire est souvent mise en cause. Les troubles visuels de l’aura migraineuse, la gène par la lumière (photophobie) lors de la crise et parfois le déclenchement par la lumière intense favorisent la conviction de l’origine ophtalmique des migraines.

Les troubles de la réfraction* et les défauts de convergence** ne sont pas la cause de migraine. Les bilans ophtalmologiques sont normaux et la rééducation orthoptique est inutile dans ce cas.

Les céphalées liées à une cause ophtalmique sont souvent bilatérales, non pulsatiles, peu intenses, sans autre signe associé. Ce ne sont pas des migraines et elles se caractérisent par ailleurs par une survenue préférentielle après une effort visuel (lecture prolongée, travail sur écran…).

* troubles de la réfraction : myopie, hypermétropie, astigmatisme ou presbytie
** troubles de la convergence : l’hypermétropie, par exemple, est une anomalie de l’œil dans laquelle l’image d’un objet éloigné se forme en arrière de la rétine. L’œil n’est pas assez convergent.

Les troubles ophmalmiques peuvent être liés aux migraines

Fausses idées : sinusites

Sinusite avec céphalée

Les céphalées des sinusites aiguës s’accompagnent de congestion purulente nasale avec un état fébrile. Il n’y a pas de migraine dans la sinusite maxillaire ou frontale chronique. Le scanner et la radio des sinus ne servent à rien en cas de migraine.