Comment évolue la migraine à la ménopause ?

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Rédigé par Estelle B. et publié le 2 avril 2023

Selon l’INSERM, environ 15 % des adultes sont touchés par la migraine, avec une nette prédominance féminine. La migraine semble être influencée par les hormones sexuelles féminines et évolue donc selon les périodes de la vie des femmes, au cours du cycle menstruel, pendant la grossesse, au cours de l’allaitement ou encore à l’arrivée de la ménopause. Santé Sur le Net fait le point sur l’évolution de la migraine à la ménopause.

Femme atteinte de migraine liée à la ménopause

La migraine, une pathologie essentiellement féminine ?

La migraine est la maladie neurologique la plus fréquente dans le monde. Elle touche les enfants, comme les adultes, mais pas les deux sexes de la même manière. Les femmes sont plus exposées que les hommes à cette pathologie invalidante. En moyenne, les femmes sont deux à trois fois plus concernées par la migraine que les hommes. Mais le sex-ratio varie au cours de l’âge :

  • Chez les enfants, les filles sont autant touchées que les garçons ;
  • A l’adolescence, les filles sont deux fois plus touchées que les garçons ;
  • A l’âge adulte, les femmes sont encore plus concernées avec un sex-ratio pouvant atteindre 3,25 entre 18 et 29 ans, mais les chiffres s’équilibrent ensuite progressivement au fil des années ;
  • Après la ménopause, les femmes et les hommes sont autant touchés par la migraine.

Ces variations entre les hommes et les femmes en fonction de l’âge s’expliquent par l’influence des hormones sexuelles féminines sur la migraine. La progestérone et les hormones œstrogènes, et leurs fluctuations jouent un rôle majeur dans la migraine.

Quand les hormones sexuelles féminines dictent l’évolution de la migraine

Pour les femmes, la migraine est ainsi étroitement associée à sa vie hormonale et à ses grandes phases :

  • La puberté ;
  • Les cycles menstruels ;
  • La grossesse ;
  • L’allaitement maternel ;
  • La ménopause.

La migraine cataméniale ou menstruelle se définit par exemple comme une migraine directement liée aux cycles menstruels. Parfois, l’influence hormonale ne provoque pas la maladie migraineuse, mais peut modifier son évolution positivement ou négativement. Comment évolue la migraine à la ménopause ? Les études révèlent que la préménopause (ou périménopause), avec des variations importantes des taux d’œstrogènes et de progestérone, est souvent associée à une aggravation de la migraine. Les crises migraineuses peuvent être plus fréquentes et plus fortes, avec chez certaines patientes des céphalées chroniques quotidiennes. En 2016, une étude américaine estimait que le risque de migraines fréquentes était augmenté de 60 % lors de la préménopause.

Plus de migraines à la préménopause, avant un retour à la normale à la ménopause

Le risque est alors majeur pour les femmes de consommer de manière excessive des médicaments antalgiques. Cette consommation peut elle-même être à l’origine de crises migraineuses. En revanche, une fois la ménopause installée, quand les niveaux d’hormones ont diminué, la migraine est souvent améliorée, en particulier la migraine sans aura.

La préménopause aggraverait donc la migraine, tandis que la ménopause améliorerait la migraine. Cette règle reste néanmoins soumise à des variations individuelles assez fortes, différents facteurs pouvant influencer la migraine. La mise en place d’un traitement hormonal de substitution pour les femmes ménopausées a des conséquences variables sur la migraine et à ce jour aucun consensus n’est établi. Il apparaît dans tous les cas nécessaire de prendre en compte l’arrivée de la ménopause chez les femmes migraineuses et de les informer au mieux de l’évolution de leur migraine pendant cette période. Les risques liés à un usage trop fréquent et/ou inadapté des médicaments antalgiques doivent notamment être expliqués.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources
– Migraine et hormones sexuelles féminines.sciencedirect.com. Consulté le 31 mars 2023
– International meeting of the French society of neurology 2021. sfetd-douleur.org. Consulté le 31 mars 2023