Comment la météo et la pollution de l’air influencent-elles la survenue des migraines ?

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Rédigé par Julie P. et publié le 18 septembre 2019

Température, humidité, pollutions chimiques et particulaires… Comment les conditions atmosphériques et la qualité de l’air influencent-elles la survenue de la migraine ? En suivant une centaine d’adultes, des chercheurs de Boston ont montré qu’une humidité élevée et que certains polluants gazeux issus des transports routiers et de l’industrie pouvaient augmenter la probabilité de survenue de crises migraineuses épisodiques.

 jeune femme avec une migraine qui masse ses tempes

Comprendre le lien entre environnement atmosphérique et crise migraineuse

La migraine comprend un mal de tête (céphalée) qui peut être accompagné par un ensemble de symptômes comprenant des troubles de la vue (photophobie ou intolérance à la lumière par exemple), de la sensibilité auditive accrue (on parlera ici de phonophobie ou d’audiophobie), des nausées ou des vomissements.

En France, 12% de la population adulte est concerné ? Aux États-Unis, la prévalence de la migraine dans la population est légèrement supérieure à celle de la France avec 14%.

Pour mieux comprendre comment l’environnement atmosphérique (conditions météorologiques et qualité de l’air) impacte la fréquence de survenue des migraines, les chercheurs encadrés par Murray Mittleman de la faculté de Médecine d’Harvard de Boston, ont suivi de mars 2016 à octobre 2017, 98 adultes souffrant de migraine épisodique depuis 3 ans (avec, au moins, deux crises migraineuses par mois) et vivant dans la grande métropole de Boston.

Pendant 45 jours, ils ont suivi chacun d’eux et compilé un ensemble de données dont :

  • Leur journal de bord dans lequel chaque participant consignait des informations sur leurs crises migraineuses (moment de la survenue, durée, intensité de la migraine, usage de médicaments, symptômes associés, etc.) ;
  • La température, l’humidité relative et les pressions barométriques quotidiennes obtenues via les relevés de la station météorologique locale (Boston Logan Airport weather station) ;
  • La qualité de l’air et la concentration en polluants chimiques et particulaires (concentrations en monoxyde de carbone (CO), ozone (03), dioxyde soufre (SO2), dioxyde d’azote (NO2) et particules fines PM2,5 (particules émises par les véhicules diesel, l’industrie (combustion) et la pollution aérienne).

À savoir ! Un pic d’ozone est une accumulation du gaz O3 dans la basse atmosphère nommée troposphère. Cela n’a pas de rapport avec la couche d’ozone qui se situe bien plus haute, dans la stratosphère, à 10 à 50 km d’altitude. L’ozone de la troposphère est un polluant provoquant une irritation des yeux et des muqueuses et des problèmes respiratoires. Ce gaz est produit par la transformation d’autres polluants présents dans l’atmosphère comme les oxydes d’azote ou les composés organiques volatils (COV) émis par les gaz d’échappement. Ce sont les rayonnements solaires qui vont activer cette formation d’ozone à partir de ces polluants.

Humidité relative et pollution de l’air : des facteurs accélérant la crise migraineuse ?

En analysant statistiquement l’ensemble de ces données sur un totalisant 4406 jours de suivi, ils ont relevé 870 crises migraineuses.

À savoir ! Les résultats obtenus ont révélé que la température moyenne était de 13,8 °C, l’humidité relative de 67,3%, l’ozone de 33,6 ppb, le monoxyde de carbone de 337 ppb et les particules fines de 7,3 μg / m3.

En faisant le lien avec les conditions météorologiques et la qualité de l’air, les épidémiologistes ont pu mettre en évidence que :

  • Une humidité relative plus élevée pendant les mois les plus chauds de l’année (avril à septembre) est associée à un risque plus élevé de migraine (une augmentation de 26% de l’humidité relative par rapport à la moyenne des trois derniers jours est associée à une hausse de 28% des épisodes migraineux) ;
  • Des concentrations plus élevées d’ozone et de monoxyde de carbone sont associées à une probabilité plus élevée de survenue de migraines pendant les mois les plus froids de l’année (d’octobre à mars).

Dans leurs conclusions, les chercheurs estiment qu’il est désormais nécessaire de répéter ces travaux sur un nombre plus important de participants pour confirmer, ou infirmer, l’influence de l’humidité relative et des différents polluants chimiques sur la survenue de la migraine.

Julie P., Journaliste scientifique

– Weather, ambient air pollution, and risk of migraine headache onset amongpatients with migraine. Environment International. L.Wenyuan et al. Consulté le 15 septembre 2019.