A l’occasion de la tenue du second Sommet francophone de la migraine, l’association La voix des migraineux a communiqué les résultats d’une enquête relative à la qualité de vie et au parcours de soins des patients souffrant de cette pathologie. Il en ressort que les patients migraineux sont confrontés à une véritable errance diagnostique. On fait le point sur la Migraine et son errance de diagnostique.
Migraine et qualité de vie altérée
Plusieurs millions de français souffrent de migraine. La prise en charge de cette pathologie repose à la fois sur le traitement des crises et sur la mise en place d’un traitement de fond préventif pour en réduire la fréquence. Bien qu’elle ne présente pas de caractère de gravité, elle peut néanmoins se révéler handicapante lorsqu’elle devient chronique.
À savoir ! On parle de migraine chronique lorsque le patient souffre de maux de tête pendant au moins 15 jours par mois pendant plus de 3 mois.
L’impact sur la qualité de vie du patient peut en effet se révéler non négligeable avec un nombre élevé de jours de migraine et l’échec de différentes solutions thérapeutiques. D’après un enquête menée par l’association La voix des migraineux, sur les trois derniers mois :
- 96 % des personnes interrogées ont ressenti des douleurs modérées ou sévères.
- Près de quatre patients sur 10 ont souffert plus de 15 jours de migraine par mois.
- Six patients sur 10 ont pris à la fois des traitements de fond et de crise.
- 76% des personnes interrogées ont souffert d’effets indésirables (troubles de la concentration, de la mémoire, vertiges) au cours des 12 derniers mois suite à la prise d’un traitement de crise.
La migraine impacte également la vie professionnelle des patients qui en souffrent avec :
- 50% des patients ayant manqué au moins un jour de travail au cours des trois derniers mois.
- 20% des patients victimes de pertes de revenus à cause de leur migraine.
Migraine et errance de diagnostique
Dès lors, établir un diagnostic précoce semble indispensable pour une prise en charge optimale de la souffrance des patients migraineux. C’est sans compter les difficultés qu’ils rencontrent dans leur parcours de soins. Confrontés à une véritable errance diagnostique, il faut compter en moyenne plus de 7 ans entre l’apparition des premiers symptômes et l’obtention d’un diagnostic. Pour certains patients, ce délai peut même atteindre une dizaine d’années ! Ce qui explique pourquoi les patients migraineux consultent au minimum cinq médecins avant que le diagnostic ne soit posé.
L’enquête de l’association La voix des migraineux s’est également intéressée à la qualité de la relation entre patients et soignants. Il en ressort que :
- 44 % des patients estiment ne pas avoir reçu d’information sur leur pathologie au moment du diagnostic.
- Seule une personne sur deux estime que le praticien consulté a pris le temps d’échanger avec lui sur le sujet et qu’il prend en compte son état de santé dans sa globalité.
Tout l’enjeu de la recherche future consistera donc à poser un diagnostic qui soit le plus précoce possible afin de garantir aux patients la meilleure prise en charge.
Déborah L., Docteur en Pharmacie
